Je connais le photographe Armand Luciani depuis longtemps. Lors d’une de nos rencontres, il m’a proposé de chorégraphier sur le thème d’Immurtali.
Ce qui m’avait frappé dans cette exposition, c’est la lueur qui se propage dans l’univers clair-obscur des méandres des lieux de cette série photographique. Dans cette lumière le temps semble figé depuis que l’agitation quotidienne s’est évanouie.
Dans ces lieux à l’agitation absente, aux murs craquelés, aux sols défraîchis, j’entrevois dans les danseurs la possibilité de nourrir l’espace par la forme vive des corps. Ils y voient eux aussi une énergie à incarner, puissante, éphémère et contradictoire. Ils y entendent déjà un écho et y perçoivent un mouvement.
C’est cela le sens profond d’Immurtali.
En ces lieux, trop de vies ont chaviré, basculé, se sont fracassées pour qu’il n’en reste rien.
Trop de fard, de faste, de flashs et frasques pour que tout se soit évaporé. Trop de secrets, de lourdeurs, de confidences que les murs ont portés, pour qu’ils n’en aient rien retenu.
Alors comme la peine se danse, que l’amour se danse, et que le mouvement peut révéler l’invisible et l’indicible, j’ai décidé, en étroite collaboration avec Armand, de proposer cette pièce chorégraphique pour 4 danseurs adaptée de son exposition.
Jean-Baptiste Bartoli
Chorégraphe
Le projet Immurtali est soutenu par la Collectivité de Corse, Little Michèle et Noelle, GSP Protect et CastaLibre
